Une prime à la conversion pour les véhicules d’occasion

C’est la bonne nouvelle de 2018 :  les véhicules d’occasion présentant des vignettes Crit’Air 0, 1 ou 2 sont désormais éligibles à la prime à la conversion. 1 000€ seront ainsi versés aux acheteurs qui mettront dans le même temps au rebut un véhicule essence immatriculé avant 1997 ou diesel d’avant 2001. Cette prime sera doublée pour les ménages non imposables.

« Cette mesure répond à une proposition que le CNPA avait formulée lors de la campagne présidentielle. Quand on sait que l’âge moyen du premier achat de véhicule neuf se situe à plus de 53 ans, il est évident qu’il faut agir auprès des ménages les plus fragiles pour inciter au renouvellement du parc. » déclare Francis Bartholomé, président du CNPA.

                                               

Le système bonus / malus moins favorable

Malheureusement, cette mesure essentielle est contrebalancée par un durcissement du système bonus/malus. Le bonus n’est désormais plus accessible pour les véhicules hybrides. Dans le même temps, le seuil de déclenchement du malus a été abaissé à 120g de CO2/km (contre 127 grammes avant) et son montant alourdi pour les véhicules considérés comme trop émetteurs.

Pour Francis Bartholomé, « il est regrettable que cette mesure n’ait pas fait l’objet de davantage de cohérence : en abaissant le seuil du malus, celui-ci vient se chevaucher avec la prime à la conversion. Ainsi, un même véhicule peut à la fois bénéficier d’une prime et pâtir d’un malus… nos professionnels auront du mal à l’expliquer aux automobilistes ».

Un malus d’occasion et une taxe sur les véhicules de luxe

Outre le durcissement du malus, le CNPA regrette la refonte de la taxe supplémentaire à l’immatriculation des véhicules d’occasion. Désormais uniquement fondée sur la puissance fiscale, elle perd tout son intérêt écologique. De la même façon, le CNPA dénonce fortement la taxe sur les véhicules de plus de 36CV fiscaux. « Là où le législateur pensait taxer les gros revenus, il taxe finalement la puissance de véhicules, sans rapport avec leur valeur réelle. C’est un non-sens total ; nous en avons alerté le Conseil Constitutionnel et nous réservons la possibilité d’attaquer ce dispositif » continue Francis Bartholomé.

Le prix à la pompe continue son escalade

Sans surprise, les carburants sont beaucoup plus taxés depuis le 1er janvier : + 3,84 centimes pour le Sans Plomb, + 7,6 centimes pour le gazole. Le CNPA regrette cette escalade sans fin, qui relève d’une fiscalité punitive, à un moment où le cours du baril reste encore bas. « On a incité à l’achat de diesel pendant des années, pour aujourd’hui le surtaxer » dénonce Francis Bartholomé. « C’est un nouveau coup porté aux stations-service de proximité, qui n’ont aucune autre solution que de répercuter ces hausses à la pompe ».  Heureusement, la déduction progressive de la TVA sur le supercarburant continue en 2018, pour passer à 20%.

Le stationnement, plus cher ?

C’est la réforme dont tout le monde parle : depuis le 1er janvier, 800 villes ont la possibilité de déterminer seules le tarif des amendes de stationnement. Si certaines municipalités ont prévu des tarifs avoisinant ceux existant aujourd’hui au niveau national, d’autres annoncent des montants très élevés, allant jusque 60 euros l’infraction. « C’est une réforme engagée trop vite : la gestion des amendes pour les entreprises de location est impossible avec 800 interlocuteurs et tarifs différents » dénonce Francis Bartholomé.

Et le contrôle technique ?

Les rumeurs continuent d’enfler autour de la réforme du contrôle technique en mai 2018. Quelques rappels pour éviter d’inquiéter les automobilistes : non, les points de contrôle ne passent pas de 100 à 400, mais de 124 à 130, qui peuvent mettre en lumière 600 défaillances potentielles. 20% de ces défaillances sont considérées comme « critiques » : cela signifie non pas que l’automobiliste aura 24h pour procéder aux réparations, mais qu’il pourra circuler 24h avec son véhicule, avant immobilisation. Cela concernera des cas graves, comme l’absence totale de plaquette de freins. Les délais des réparations restent, eux, de 2 mois.

 

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