Le CNPA prend acte des engagements du gouvernement en faveur de l’apprentissage, tels qu’ils ont été annoncés lors de la Conférence sociale d’hier. Il reste cependant encore beaucoup à faire pour le relancer de manière puissante et durable.
 
Face au recul historique  de l’apprentissage, le gouvernement a dû prendre des décisions dans l’urgence, en s’engageant à verser 200 millions d’euros supplémentaires pour financer une aide de 1 000 euros à tout employeur embauchant un premier apprenti … prime que le gouvernement avait supprimée l’été dernier malgré les mises en garde du CNPA.
 
S’il convient de saluer cette décision, il est regrettable que cette annonce soit si tardive. Par ailleurs, ses modalités restent actuellement inconnues : elle pourra difficilement bénéficier aux contrats d’apprentissage qui se signent au premier semestre, et donc ralentir la chute des effectifs d’apprentis (-8 % l’an dernier, et -14 % sur le premier semestre 2014 au national, toutes branches confondues).
 
Cependant les freins à l’apprentissage ne sont pas que financiers. Le passage du bac professionnel à trois ans a ainsi joué sur la capacité des employeurs à prendre des apprentis sur de si longues périodes. Il est nécessaire aujourd’hui de se reposer les bonnes questions et d’en revoir a minima les modalités contractuelles vers plus de souplesse.
 
Si l’ annonce du développement de l’apprentissage dans les lycées peut amener à une « démocratisation », il faudra que les réalités des métiers soient concrètement prises en compte et que la concertation avec les branches professionnelles soit enfin comprise comme une impérieuse nécessité, pour définir les contenus des formations et les objectifs de certification de certification . Cette annonce, faisant suite à la réforme de la taxe d’apprentissage (loi n° 2014-288 du 5 mars 2014) qui va réduire les ressources des centres de formations d’apprentis (CFA), interpelle fortement. Le système de l’apprentissage en général doit être remis à plat , il est temps de s’alarmer : l’engagement de l’Etat dans le recrutement d’apprentis , les aides à la mobilité, l’hébergement ou l’investissement dans des équipements, montrent que le gouvernement prend enfin la mesure de l’ampleur des chantiers . C’est positif mais il faut aller beaucoup plus loin en étroite concertation préalable avec les principales branches concernées, pour donner à l’apprentissage l’élan que cette voie d’insertion professionnelle  sans équivalent mérite. L'efficacité du système repose en premier lieu sur le lien fort tissé avec les entreprises.
 
 
Le CNPA rappelle que les services de l’automobile sont fortement engagés, depuis des années, dans l’apprentissage avec 6% d’alternants, soit plus du double de la moyenne nationale (2,8%). Ses partenaires sociaux viennent d’inscrire dans la convention collective cette volonté , en y annexant un programme d’actions en faveur de l’apprentissage et de l’insertion des jeunes pour la période 2015-2019. Rendez-vous est donc pris pour septembre prochain , tel qu’annoncé par le Premier Ministre  : le CNPA y  fera valoir ses propositions pour relancer durablement l'apprentissage.
 

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