Le Premier Ministre a présenté cet après-midi les mesures d'assouplissement qui vont entrer en vigueur pour la phase 2 du déconfinement, à partir du 2 juin.

Après avoir fait le bilan des premières semaines de déconfinement, Édouard Philippe a fait un point sur la situation économique et sociale du pays.

Le Premier Ministre a rappelé que la nouvelle période qui s'annonce allait être tout aussi difficile sur le plan économique et de l'emploi : "le pays va devoir se battre contre l'impact d'une récession historique. Les derniers chiffres présentés par Pôle emploi ce matin l'attestent et sonnent l'urgence : le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi a augmenté de plus de 800.000 par rapport à mars, un chiffre hélas "historique" selon ses mots.

Sur le plan sanitaire, les "résultats sont bons". D'après la dernière carte de France sur la circulation du virus, tous les départements sont en vert, à l'exception de I'Ile-de-France, qui reste en orange, la Guyane et  Mayotte. Dans ces départements, la vigilance reste de mise car « le virus circule un peu plus qu’ailleurs et des inquiétudes spécifiques demeurent », a précisé le Premier ministre.
Des restrictions temporaires au mesures de déconfinement pourront donc y être appliquées.

Ainsi, à partir du 2 juin :
•    Les cafés, des restaurants pourront rouvrir dans tous les départements, mais avec des restrictions temporaires dans les zones orange. Ainsi, seules les terrasses de cafés et de restaurants pourront rouvrir dans ces zones, comme en Ile-de-France.
•    L'interdiction des déplacements au-delà des 100 km va être levée. Une décision sera prise au niveau européen d'ici le 15 juin s'agissant de la réouverture des frontières extérieures de l'UE. A l'intérieur de l'Europe, la France sera favorable à une réouverture des frontières intérieures de l'Europe, et sans quatorzaine pour les personnes provenant de pays étrangers.
•    Vie sociale, culturelle et sportive : les parcs et jardins seront rouverts dans tous les départements orange. Les regroupements dans l’espace public resteront limités à dix personnes. En zone verte, les loisirs (piscines, gymnases, salles de spectacles... cinémas exceptés) rouvriront également dès le 2 juin, mais les zones orange devront attendre le 22 juin.
•    Les lieux d'hébergement touristiques pourront rouvrir dans les départements verts, à l'exception des départements orange. En Ile-de-France, à Mayotte et en Guyane, il faudra attendre la troisième phase de confinement, c’est-à-dire après le 22 juin.
•    S'agissant des écoles et des collèges, la réouverture va être accélérée dans toutes les zones, celle des lycées sera limitée dans les départements orange.
•    Le Premier Ministre a rappelé que le recours au télétravail doit toujours être privilégié.

Pour compléter, la Dares et Pôle emploi poursuivent la communication des chiffres mensuels du nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois. En avril 2020, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A, B ou C atteint un niveau historique, en s’établissant à 6 064 400. On observe le mois dernier une nouvelle importante bascule des chômeurs en activité réduite vers la catégorie A qui connaît une hausse mensuelle de 22,6 %, pour concerner 4 575 500 individus avec une augmentation record de 843000 chômeurs supplémentaires n'ayant pas travaillé au cours du mois d'avril.

Enfin, je vous communique les résultats d'un sondage effectué par la CPME sur 3.000 entreprises.

Dans une entreprise sur 2 (52%), l’ensemble des salariés a réintégré physiquement l’entreprise tandis que 41% maintiennent encore une partie, ou la totalité, de leurs effectifs en chômage partiel. S’il est à souligner que la totalité des entreprises a pris des mesures de protection sanitaire pour éviter la propagation de l’épidémie, il est à noter que plus de la moitié d’entre elles (57%) ont rencontré des difficultés à se procurer des équipements de protection individuelle (masques, gels, visières...) pour leurs salariés.


Plus de la moitié (51%) des entreprises sont allées jusqu’à réorganiser les espaces de travail, plus d’un tiers (39%) ayant assoupli le temps de travail en décalant les temps de pause ou en instaurant une flexibilité des horaires. 

Sans surprise, toutes ces mesures ont un coût. Celui-ci s’élève en moyenne à 100 € par mois, par salarié. Et une très grande majorité des entreprises (88%) n’a pas la capacité de reporter ce coût sur le prix de vente ou les contrats en cours. 

Les entreprises ont également quasiment toutes mis en place des mesures de protection de leur clientèle, la mise à disposition de gels hydroalcooliques (94%) et la désinfection régulière des locaux (91%) arrivant en tête des mesures prises. La limitation du nombre de clients (87%) ne sera sans doute pas non plus sans impact sur le volume d’activité. 

Dans ce contexte sanitaire, une très large majorité d’entreprises (81%) n’a eu, contrairement à ce que l’on aurait pu légitimement attendre, aucun accompagnement de la médecine du travail. Il faut cependant noter que celles qui en ont bénéficié en ont été satisfaites à 82%.

Sur le plan économique, le désengagement des assureurs-crédits est pointé du doigt par près d’un tiers (28%) des entreprises y ayant recours. De même, la quasi-totalité des entreprises assurées « perte d’exploitation » (88%) ne se sont vu proposer aucune indemnisation par leur assureur. Cette question reste donc posée. 

Les dispositifs de soutien aux entreprises mis en place par le gouvernement rencontrent un vif succès du côté des entrepreneurs. 

Sollicité par 86% des entreprises, le chômage partiel est satisfaisant pour plus de 9 chefs d’entreprise sur 10 (94%). Autre réussite, le Prêt Garanti par l’Etat (PGE) est plébiscité par 88% des entreprises. Si plus des deux tiers (82%) des bénéficiaires du fonds de solidarité en sont également satisfaits, le second volet du fonds rate sa cible, seulement 7% des entreprises en ayant bénéficié. Enfin, il est à noter que si plus de la moitié des entreprises (57%) a réclamé un report des échéances sociales, seul un tiers d’entre elles (35%) a fait la même démarche pour les échéances fiscales.

Très cordialement,

Xavier Horent, Délégué Général / PO. Francis Bartholomé, Président national