Rien ne va plus entre les professionnels de l’automobile et les pouvoirs publics, depuis quelques mois déjà. En cause les nouvelles taxes qui pèsent sur les entreprises et l’absence de réformes destinées à soutenir leur compétitivité. À ce titre, Francis Bartholomé, nouveau président du CNPA, compte faire entendre la voix des professionnels de l’auto.
Dans un communiqué, le CNPA appelle à la mobilisation le 1er décembre prochain et rejoint ainsi le MEDEF, la CGPME et l’UPA quant à l’organisation d’un mouvement de protestation le 1er décembre à Paris et Toulouse. Le syndicat de la distribution et de l’après-vente automobile invite « l’ensemble des entreprises des services de l’automobile à s’y joindre massivement. Il s’agit de demander, notamment, l’abrogation du compte personnel de prévention de la pénibilité, de l’obligation préalable d’information des salariés en cas de cession d’entreprise et l’abandon de la taxation sur les dividendes. Il est temps que le gouvernement accélère et traduise dans les faits, les intentions affichées par le président de la République ».
Le CNPA rappelle en substance que « le président de la République a indiqué, lors de son intervention télévisée du 6 novembre, que l’entreprise et les entrepreneurs devaient être au cœur de la politique de redressement économique de notre pays ». Un redressement économique qui passe par le rétablissement de la compétitivité des entreprises. Celui-ci suppose un climat de confiance sans lequel les chefs d’entreprise ne peuvent s’engager.
« La confiance viendra notamment de la cohérence des objectifs affichés, et de la fermeté de la politique suivie pour les atteindre », indique-t-il. À cet égard, le CNPA salue l’annonce de la transformation du CICE en baisse de charges en 2017, qui était sa préconisation depuis des mois : cela sera de nature à rassurer l’ensemble des chefs d’entreprise quant à la pérennité du dispositif de baisse des charges.
Il espère que le « gel » des taxes et des impôts annoncé concernera aussi les entreprises dès 2015. Il convient donc de revenir, de manière urgente, sur les annonces faites dans le cadre des PLF et PLFSS pour supprimer certaines dispositions, et de s’assurer que les taxes locales ne connaîtront pas d’augmentation.
Concernant la pénibilité, le CNPA accueille l’idée d’une mission entre un chef d’entreprise de terrain et un parlementaire pour évaluer le dispositif imaginé mais il convient, a minima, de suspendre l’application du décret récemment publié en dépit du bon sens, afin de donner le temps à cette mission de travailler sereinement.
Le CNPA regrette par ailleurs qu’aucune annonce n’ait été faite sur les autres dispositions qui inquiètent les chefs d’entreprise car rajoutant de la complexité à la complexité, en contradiction avec la volonté de simplification affichée par le gouvernement.
Enfin, le CNPA déplore qu’aucune perspective de réforme concrète n’ait été annoncée, que ce soit en matière de gestion publique ou d’environnement des entreprises, alors que la situation de l’économie et des finances publiques exige de lancer, sans tarder, un véritable changement.